UNION FEDERALE EQUIPEMENT

NÉGOCIATION SALARIALE DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Petit coup de pouce salarial, affaire à suivre !

Le Gouvernement a du finalement concéder une réouverture de discussions sur les salaires dans la Fonction publique. Mais, pour le privé, malgré la mise en scène, rien ne se fera qui puisse inciter le patronat à desserrer la vis. La mobilisation des salariés, du public comme du privé, reste la clé.

Le ministre a annoncé une augmentation de la valeur du point pour 2005 de :

·        0,5 % au 1er février (déjà acquis en décembre 2004)

·        0,5 % au 1er juillet

·        0,8 % au 1er novembre (0,5 % déjà acquis en décembre 2004).

Des mesures pour les très bas salaires, notamment un relèvement au 1er juillet 2005 du minimum Fonction Publique, qui était inférieur au SMIC le plus bas, avaient été obtenues en décembre 2004. Un groupe de travail doit en préciser les modalités d’application. L’augmentation de la valeur du point au 1er juillet devrait permettre que ce minimum ne repasse pas tout de suite en dessous du SMIC, qui sera précisément augmenté en juillet.

Une seule mesure annoncée en décembre 2004 tenait compte, très partiellement, du retard accumulé par les salaires sur les prix : une prime exceptionnelle de 1,2 % du salaire de base annuel avait été acquise aussi en décembre pour les agents bloqués depuis au moins 3 ans (au 31 décembre 2004) au sommet de leur grade. À la demande de la CFDT, elle sera étendue, comme les autres mesures, aux non titulaires, contractuels et aux ouvriers d’Etat. Par contre, pour ce qui concerne les personnels des établissements publics, le ministre a renvoyé aux décisions de ces établissements.

La mobilisation a fait reculer le gouvernement, mais nous sommes encore loin du compte

Les campagnes de cartes postales-pétitions, les Assemblées Générales de mobilisation des personnels en octobre 2004, les rassemblements et expressions publiques en novembre et décembre, la grève Fonction Publique particulièrement suivie du 20 janvier (plus de 30% à l’équipement), la participation nombreuse des agents de l’Etat aux journées d’action interprofessionnelles et grèves des 5 février et 10 mars 2005, ont donc fini par payer.

Mais, rien n’est réglé. L’essentiel du contentieux des années 2000 à 2004, estimé à 5 %, demeure. Le tassement de la grille des rémunérations par le relèvement du minimum sans révision des carrières appelle une remise en ordre plus profonde.

La CFDT revendique notamment

·        La fusion des échelles indiciaires 5 et NEI qui concerne les adjoints et les dessinateurs, avec création d’un échelon supplémentaire : la nouvelle E 5 comportant 11 échelons.

·        Une réévaluation des bornes indiciaires des différentes échelles de rémunérations suivant le tableau ci-dessous en indice majoré

 

E 2

E 3

E 4

E 5

Bornes indiciaires actuelles

262 - 323

263 - 337

264 - 351

271 - 378

Bornes CFDT

285 - 370

310 – 430

350 – 465

380 - 525

 

Avec également :

·        L’atteinte du 4ème échelon de chaque grille en 2 ans ;

·        Une amplitude indiciaire au cours de la carrière de 1,5 ; Par carrière il faut entendre un déroulement sur au moins deux échelles indiciaires par exemple la carrière des agents d’exploitation sur les échelles 3 et 4 ou celle des agents administratifs sur les échelles 2 et 3.

·        Un maintien du recrutement en Echelle 2 sans concours ;

·        Une reconnaissance dans le recrutement initial des qualifications (avec un écart d’au moins 25 points au lieu de 6 entre les 1ers échelons des échelles  E2 et E3) ;

·        Une revalorisation et un rééchelonnement des grilles indiciaires des catégories B et A au même titre que celle menée sur la grille indiciaire de la catégorie C

La mobilisation reste indispensable

Le recul du Gouvernement ne doit pas être compris comme une volonté de relance du dialogue social. Comme dans le privé, la tactique du gouvernement reste « gagner du temps et lâcher le moins possible » !

Il n’y a d’ailleurs pas eu véritablement de négociation, la règle reste celle de décision unilatérale et la négation des problèmes, y compris pour les bas salaires.

La mobilisation doit se poursuivre si nous voulons voir prendre en compte les propositions mises sur la table par la CFDT, pour la révision de la grille indiciaire notamment, et pouvoir revenir sur le contentieux salarial.

Tenons-nous prêts à répondre et à relayer les initiatives qui seront prises dans les jours et les semaines qui viennent.